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Cake day: August 24th, 2023

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  • it’s France of 1794. A bloodbath that ended, as it always has in history, with a conservative backlash and a dictatorship.

    It didn’t “end” with a dictatorship. Social change continued for a century, in which the people gained more and more power to the detriment of autocrats, until the establishment of today’s strong liberal democracy. The millennia-old institutions that opposed this change couldn’t be replaced in a day.


  • My perspective is probably biased, but this lack of stability also means a chance for a modern legal and political framework, without the centuries of cruft and corruption and deadlock that feature in the American system.

    There’s also a greater willingness to look into the fundamentals of the system and make changes if necessary, since it’s just seen as having been made by flawed human beings rather than the wise and enlightened “Founding Fathers”.




  • Mainstream western political theories holds the power of nations arises from their economy. What threat would Putin be were Russia incapable of producing weapons and supplying soldiers?

    Sanctions therefore seek to diminish the power of Russia, counting on its economy being sufficiently interconnected with and dependant on that of the West.

    In this context, sanctions hurting the common people is ultimately the point, because they’re literally trying to make Russia poorer, and therefore the poorest will be hurt most. Sanctions targeting the ruling class (such as seizure of assets like yachts) are at best symbolic.




  • Puisque Marc Bloch va entrer au Panthéon, peut-être devrait-on s’inspirer de ses écrits de guerre :

    Un mot, un affreux mot, résume une des tares les plus pernicieuses de notre système actuel : celui de bachotage. C’est certainement dans l’enseignement primaire que le poison a pénétré le moins avant : sans l’avoir, je le crains, tout à fait épargné. L’enseignement secondaire, celui des universités et les grandes écoles en sont tout infectés.

    « Bachotage. » Autrement dit : hantise de l’examen et du classement. Pis encore : ce qui devait être simplement un réactif, destiné à éprouver la valeur de l’éducation, devient une fin en soi, vers laquelle s’oriente, dorénavant, l’éducation tout entière. On n’invite plus les enfants ou les étudiants à acquérir les connaissances dont l’examen permettra, tant bien que mal, d’apprécier la solidité. C’est à se préparer à l’examen qu’on les convie. Ainsi un chien savant n’est pas un chien qui sait beaucoup de choses, mais qui a été dressé à donner, par quelques exercices choisis d’avance, l’illusion du savoir. « Vous serez certainement agrégé l’année prochaine, disait naïvement un juge d’agrégation à un de mes étudiants, cette année, vous n’êtes pas encore suffisamment formé au concours. » Durant les vingt dernières années, le mal a fait d’épouvantables ravages. Nos étudiants de licence trébuchent désormais de certificat en certificat. Depuis la révolution nationale, on n’entre plus au barreau sans un examen supplémentaire. Des lycées ont organisé, interrompant pour cela la suite régulière des études, un « pré-baccalauréat ». Dans les librairies médicales de Paris, se vendent, toutes faites, des questions d’internat, qu’il n’y a qu’à apprendre par cœur. Certaines institutions privées ont découpé les programmes sujet par sujet et se vantent d’un sectionnement si juste que la plupart de leurs candidats ne tombent jamais que sur des questions ainsi traitées et corrigées. Du haut en bas de l’échelle, l’attraction des examens futurs exerce son effet. Au grand détriment de leur instruction, parfois de leur santé, d’innombrables enfants suivent trop jeunes des classes conçues originairement pour de plus vieux, parce qu’il faut éviter à tout prix le retard éventuel qui les amènerait plus tard à se heurter aux limites d’âge de telle ou telle grande école. « Tous nos programmes scientifiques d’enseignement secondaire, me disait un physicien, sont conçus en vue de celui de Polytechnique. » Et, dans les lycées ou collèges, les perpétuelles compositions entretiennent moins encore l’émulation, d’ailleurs mal comprise, que l’aptitude au travail hâtif, dont on verra plus tard nos misérables adolescents subir les affres, en pleine canicule, dans des salles surchauffées.

    Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’insister sur les inconvénients intellectuels d’une pareille manie examinatoire. Mais ses conséquences morales, les a-t-on toujours assez clairement vues : la crainte de toute initiative, chez les maîtres comme chez les élèves ; la négation de toute libre curiosité ; le culte du succès substitué au goût de la connaissance ; une sorte de tremblement perpétuel et de hargne, là où devrait au contraire régner la libre joie d’apprendre la foi dans la chance (car ces examens, quelle que puisse être la conscience des examinateurs, demeurent, par nature, hasardeux : qu’on veuille bien se souvenir de la curieuse et terrible enquête de Piéron et Laugier, si savamment étouffée par les chefs de l’Université : d’un correcteur à l’autre, voire entre les mains d’un même correcteur, d’un jour à l’autre, elle a révélé les plus inquiétantes variations dans les notes) ; enfin, mal encore infiniment plus grave, la foi dans la fraude ? Car on « copie » dans nos classes, au jour des compositions, on copie dans nos salles d’examen, on copie beaucoup plus fréquemment et avec beaucoup plus de succès que les autorités ne veulent officiellement l’avouer. Certes, je le sais, il subsiste, Dieu merci ! des âmes probes. Je consens même qu’elles soient nombreuses. Elles y ont du mérite. « Faut-il que tu aies bien copié » : ainsi un élève de ma connaissance, qui venait d’être premier et l’avait été honnêtement s’entendait interpeller, sur un ton d’atroce admiration, par un de ses camarades. Est-ce dans cette atmosphère qu’on forme une jeunesse ?

    J’ai dit que je ne pouvais présenter ici un programme détaillé de réforme. Il sera délicat à établir. Certaines condamnations à mort s’imposent. Qui croit encore au baccalauréat, à la valeur de choix, à l’efficacité intellectuelle de cette aléatoire forcerie ? Bien entendu, divers procédés de sélection demeureront, cependant, nécessaires ; mais plus rationnellement conçus et en nombre désormais suffisamment restreint pour que la vie de l’écolier ou de l’étudiant cesse d’être enfermée dans une obsédante répétition d’épreuves. Je me contenterai, pour l’instant, d’une suggestion très simple et d’application dès l’abord aisée.

    J’ai, comme tous mes collègues, corrigé des copies, interrogé des candidats. Comme tous, je me reconnais sujet à l’erreur. M’arrive-t-il cependant de confondre une très bonne épreuve avec une très mauvaise, ou même avec une épreuve moyenne ? Assez rarement, je pense. Mais, lorsque je vois un examinateur décider que telle ou telle copie d’histoire par exemple ou de philosophie ou même de mathématiques, cotée sur 20 vaut 13 1/4 et telle autre 13 1/2, je ne puis en toute déférence m’empêcher de crier à la mauvaise plaisanterie. De quelle balance de précision l’homme dispose-t-il donc qu’il lui permette de mesurer avec une approximation de 1,2 % la valeur d’un exposé historique ou d’une discussion mathématique ? Nous demandons instamment que – selon l’exemple de plusieurs pays étrangers – l’échelle des notes soit uniformément et impérieusement ramenée à cinq grandes catégories : 1 ou « très mauvais », 2 ou « mauvais », 3 qui sera « passable », 4 qui voudra dire « bien », 5 qui voudra dire « très bien » (non « parfait », qu’interdit l’infirmité humaine). Cela du moins partout où les ex aequo sont sans inconvénients. Il faudra faire étudier à un mathématicien le problème des concours à places limitées. Mais là encore, il doit être possible de se garder de raffinements trop poussés, dont l’absurdité ne nous échappe que par suite d’une trop longue accoutumance. Tout vaut mieux qu’une sottise, qui se prolonge en injustice.

    C’était il y a quatre-vingts ans mais ça pourrait être écrit aujourd’hui.




    • At some point, a limiting factor just becomes art direction and budget. You can have all the fancy techniques you want, but you still need to make detailed textures, animations, etc.

    Very possibly generative AI will alleviate this, although it has yet to produce convincing 3d models or animations.






  • Je suis sans doute dans ma bulle, mais les gens désargentés que je connais ont tendance à passer leur vacances chez des amis qui peuvent les accueillir à moindre frais (avec trajet en covoit ou stop) plutôt que dans des destinations touristiques. Ce ne sont pas des gens de la ville cela dit.

    Et au contraire j’ai l’impression que les destinations touristiques les plus côtées sont celles où on paye bonbon pour l’hôtel et les tickets d’entrée aux musées, monuments, etc.

    Par exemple, en regardant les prix en ligne, la Sagrada Familia c’est 26€ l’entrée + 270€ la nuit d’hôtel[1], alors que Saint-Pierre de Beauvais c’est 0€ + 98€ la nuit[1] (+ le coût immatériel de passer ses vacances en Picardie). Le transport dépend d’où on habite mais les destinations lointaines sont logiquement plus chères.

    Mais bon je comprends qu’il y a un prestige social à aller visiter des destinations mondialement connues, et personne ne veut s’en sentir privé pour raisons financières ou écologiques.

    [1]: Dans les deux cas j’ai regardé sur Google maps l’hotel 3 étoiles le plus proche de l’église concernée



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    1 year ago

    Merci pour le partage. Je rejoins beaucoup de choses dans cet article mais connaissant le Monde Diplo j’ai du mal à ne pas tenir de distance.

    le rôle d’une chaîne publique européenne est-il de relayer la propagande institutionnelle du bloc occidental ?

    C’est une phrase quasiment tautologique : “Pourquoi cet organe de communication du pouvoir occidental relaie-t-il la propagande du pouvoir occidental ? 😮”. (On peut s’interroger sur l’usage de nos impôts certes)

    Arte réduit le bilan de l’Union soviétique aux violations systémiques des droits humains dans ce pays à la fin des années 1920

    Ça me dérange un peu de voir les (nombreux) mauvais côtés de l’URSS réduits à “dans ce pays à la fin des années 20”, surtout quand une ligne plus tôt on parle du printemps de Prague qui n’est ni “dans ce pays” ni “des années 20”.